Sa vie Dates clés Liens

Paul Marcelin :

conservateur du musée d'histoire naturelle de Nîmes


1886-1973


De l’ouvrier ferblantier au chercheur du CNRS


Parcours atypique d’un homme non-conformiste issu d’une famille modeste d’artisans nîmois. Bien que n’ayant pas continué sa scolarité, il a su se faire par lui-même, par ses lectures, ses études sur le terrain, sa fréquentation des milieux scientifiques et l’empreinte qu’il y a laissée.
En  moins de 20 ans, il passa d’une condition ouvrière sans avenir à sa nomination au poste de conservateur du musée d’histoire naturelle de Nîmes.

Sa notoriété s’acquit par des recherches constantes dans la garrigue dont il devint le spécialiste et dans les Cévennes qu’il parcourut en tous sens. Mais surtout, c’est par de nombreuses publications qui en firent l’objet de l’estime et de la considération des spécialistes en place.

L’homme de science.
Devenu conservateur d’un musée modeste, il en accrût l’importance

  • Par la création d’une section de préhistoire qui s’imposait dans une région riche en vestiges.
  • Par l’organisation d’un Laboratoire d’Etudes avec la présence d’un assistant compétant.
  • Par de fréquentes excursions d’initiation et de recherche avec des scolaires, des étudiants et des membres de la Société des Sciences Naturelles dont il était l’animateur reconnu.

Ses recherches personnelles, reflet d’un grand amour pour la nature (toute sa vie, il se qualifia de naturaliste) l’ont poussé vers ml géologie, le science des sols (périglaciaire), la préhistoire et l’ethnographie des hommes qui ont vécu en Garrigue et Cévennes.
« Observer, a-t-il dit, lire, réfléchir, voilà comment s’enrichit et se grandir »
Il fut en 1945, reconnu par le Centre National de la Recherche Scientifique.

 


L’homme de conscience.
    Détaché de la communauté protestante nîmoise dont il était issu, il n’en reconnut pas moins qu’il lui devait son goût assidu pour la lecture et une exigeante honnêteté de conscience qui l’ont conduit au rationalisme et au socialisme. Son origine et son sens aigu de la justice sociale ont justifié chez Paul Marcelin une prise de position active et sans compromission, de Jaurès à Mendès France, il n’a cessé d’affirmer ses choix.
     S’il adhère au marxisme d’origine, il a, pour cela même, dénoncé les totalitarismes de tous horizons. Il n’a pas voulu accepter pour autant les propositions d’actions électorales, les jugeant trop ambigües et circonstancielles.
    Cela n’a en rien empêché son action directe et personnelle. C’est ainsi que, dans le début des années 40, il a hébergé et assisté des résistants antifascistes et des juifs pourchassés, ce qui lui a valu d’être révoqué de son poste au Musée, l’amenant à fuir à son tour et à participer à la Résistance. Il a, bien sûr , été réintégré dès la Libération et a pu reprendre ses activités.
    Mais surtout, il s’est attaché au combat qu’il jugeait prioritaire pour l’Education Populaire ; fréquentant de nombreux enseignants, adhérent et participant à la création de la Fédération des Œuvres Laïques et de la ligue de l’Enseignement.
    On peut parler d’un réel charisme en évoquant ses amis et connaissances de tous bords ; acquis au cours des années dans ses entretiens, actions et correspondances multiples.

Le nom de Paul Marcelin a été donné à une école de Nîmes.

Nous contacter